Port Riche, 1/2

Alors oui vous allez me dire c'est un beulogue sur New York, que vient donc y faire un post sur Puerto Rico? Eh bien Puerto Rico (ou Porto Rico, c'est selon), est un état du Common Wealth des US, donc en tant que tel il mérite qu'on s'y attarde un peu. Nous y sommes donc allés pour et d'une faire une enquête approfondie sur les relations avec leur mère patrie et de deux pour y prendre des vacances méritées et pour fêter comme il se doit notre anniversaire de mariage (nos un an comme d'aucuns disent sans se soucier de faire une faute d'accord grosse comme celle d'un élève de première année du conservatoire).

Rappelons avec désespoir qu'en français on a le droit de dire Porto Rico, ce qui n'a aucun sens puisque Porto c'est du portugais pour dire Puerto en espagnol qui veut dire Port en français. Porto, en espagnol, signifie je porte, donc on pourrait traduire Porto Rico par Je Porte Rico, mais dans ce cas il faudrait préciser de quel Rico il s'agit, on voit bien que ce n'a aucun sens.

Nous emploierons donc la dénomination Puerto si cela vous convient.

Quelle est la capitale de Puerto Rico? Allez, on réfléchit un peu... (au passage, ça ne m'étonnerait pas qu'un certain nombre d'entre vous ne le sachiez pas, car on ne parle pas beaucoup de Puerto Rico en France, l'île est petite (200km de long sur 50 de large), prise entre les Antilles et Haiti, qui nous concernent davantage).

Bref, la capitale, c'est Washington puisque c'est les US (avouez que j'en ai eu certains).

Et la sous-capitale, c'est San Juan (à ne pas confondre avec San Juan les Pins dans le sud, ou encore San Juan Bruneval en Seine Maritime).

L'histoire de l'île est passionante et je vous invite tous autant que vous êtes à vous renseigner un peu plus là. Sans vouloir être méchant, je trouve que le plus fascinant dans cette histoire est cette relation trouble avec les US et le destin si différent que l'île a suivi par rapport à sa voisine Cuba.

Rappelons brièvement qu'en 1898, les États-Unis ont déclaré la guerre à l'Espagne sous prétexte d'un attentat que les Espagnols auraient commis sur un navire de guerre américain arrimé, il me semble, à Cuba. Aujourd'hui, il semblerait que cet attentat fut une mise en scène des US afin de trouver un alibi à une guerre dont le gouvernement rêvait afin de remettre un peu de baume au coeur des citoyens américains qui n'avaient pas grand chose en quoi croire et qui mourraient de faim dans la pauvreté. C'était le début du discours de 'Liberté' et de 'Patriotisme' chers à nos amis rouquins, mis en place par le gouvernement US jusqu'à aujourd'hui. Une bonne guerre semblait utile pour resserrer les rangs et créer le sentiment d'une patrie soudée tournée vers le même objectif: libérer les peuples de la tyrannie et le joug de leurs oppresseurs, par exemple les Espagnols qui opprimaient à qui mieux mieux.

En 1898 donc, les US rentrèrent en guerre contre l'Espagne, et 'libérèrent' Cuba, Puerto Rico, et, il me semble, les Philippines. (il semblerait en fait que Cuba et Puerto Rico eussent été capables de se libérer eux-mêmes, mais les US n'étaient pas vraiment chaud pour avoir un autre gouvernement noir (gouverné par des Noirs) dans les parages (le premier ayant été Haiti). A Cuba, ça s'est mal passé, et les US n'ont pas pu garder la main sur le pays, comme chacun sait. Qui se souvient, en voyant Cuba aujourd'hui, que l'île a été américaine!?

A Puerto Rico en revanche, malgré quelques tentatives de coups d'état ratés, le pays a été merveilleusement libéré et est toujours bien libre sous sa gentille domination américaine.

Ces informations (retranscrites de tête, j'ai pu me tromper légèrement) proviennent du livre incroyable d'Howard Zinn: Une Histoire Populaire des Etats-Unis. Je le conseille chaudement à tous voir à chacun, oui, toi aussi lecteur.

Comme vous l'avez compris, Puerto Rico a d'abord été espagnole. L'île avait été 'découverte' par Colomb lors de son 2ème voyage. Les indiens locaux ont tous été exterminés depuis.

Les Espagnols ont rapidement créé différents forts à San Juan, pour la protéger des invasions anglaises et hollandaises principalement (l'île est stratégiquement placée à l'entrée des Caraibes). Les forts ont tenu bon et on peut les visiter - ils sont classés au Patrimoine Mondial de l'Unesco.

Le plus grand fort, à la pointe: Fort San Felipe del Morro

Des gros murs et des guérites

Vu de Fort San Felipe del Morro, à l'ouest depuis le Fort San Cristobal

Christelle, sur son tas de boulets

Et comme la ville a été construite depuis le 16ème siècle, l'architecture est très jolie

La côte nord de la ville, vers l'est

A l'entrée du Fort San Felipe del Morro, sur la droite quand on monte

La cathédrale

Le consulat de Belgique, à louer

Une rue pavée de bleu

La rue de notre hôtel

Un local lisant son journal

Coucher de soleil à couper le souffle

Bref, on a bien aimé San Juan. Sanf que quand même il faut pas abuser.

A notre retour à NY, on s'est arrêté à San Juan pour y passer une nuit. Et là on a trouvé la ville pleine de monde. Pourquoi? Trois bateaux de croisière monstrueux s'y étaient arrêtés également, déversant un flot de touristes bedonnants qui se seraient crus à Disney World c'était horrible. Et le soir, à 20h, les bateaux sont partis et la ville s'est de nouveau vidée. Du vrai tourisme de consommation. Horrible.

On vous racontera le reste de l'île dans un épisode prochain.

A la revoyure!

Comments

[la mère Mu]

Ahhh!!!! merci beaucoup pour ce premier volet de reportage très attendu, qui offre un réel intérêt et un dépaysement garanti. Et très bon anniversaire de mariage à vous deux, heureux veinards qui fêtez cela sous des cieux à couper le souffle !
PS : derrière le fort San Felipe, sur la mer, on dirait une tornade qui vous arrive dessus ! Apparemment, vous en avez réchappé.